mercredi 11 avril 2018

FORTY EIGHT, ARE YOU SURE?




 


Ce n'est pas une première chez Rough Crafts. En 2012 déjà la Bomb Runner permettait aux Taïwanais de magnifier le Sportster 48. Avec la Ragging Dagger on va bien au delà. Qui reconnaît le best seller de la MoCo dans ce "Poignard Enragé" qui porte bien son nom?
Visuellement, techniquement c'est une toute autre moto à des années lumières du modèle stock. Un peu comme dans ces émissions de relooking où on se demande au final si la personne à la fin de l'émission est bien celle du début. Une fois de plus cette préparation de Winston Yeh atteint les sommets de la customisation. Les desiderata du proprio sont simples: il aime l'allure et la sensation du V-Twin Harley, mais il veut quelque chose "over the top". Il va être servi.
Les choix esthétiques combinés à ceux des accessoires et des solutions techniques donnent un résultat visuellement extraordinaire.
L'ensemble coque/réservoir en fibre de carbone donne à ce poignard un furieux air de bombardier B2 "Stealth", puis le regard glisse vers ce superbe bras oscillant qui tout en assurant le guidage de la roue arrière joue également le rôle de réservoir d'huile! Si on ajoute à cela le déplacement de la batterie (lithium ion) dans la coque, la partie arrière entre roue et moteur ainsi ajourée contribue à l'équilibre visuel et la légèreté de la machine. Au passage, à part les sabres, rien n'a été coupé ni soudé et le bras est ancré sur le support stock.
Équilibre auquel contribue installation de l'amortisseur Ohlins sous le moteur, solution adoptée en son temps par Voxan. Ce qui nous amène à la partie avant où une fourche Ohlins également, issue d'une Yamaha R1, avec une angle de chasse de 24°, valeur de sportive à comparer avec les 30° d'un Forty-Eight confirme bien les intentions de Winston.
Il sait parfaitement les solutions pour optimiser les performances de n'importe quel engin roulant. Le poids, on est en mode Weight Watchers avec un gain de 40 kg sur la balance. Les roues BST en carbone n'y sont pas pour rien, d'autant plus que le gain de poids sur la masse non suspendue joue un rôle essentiel dans le comportement dynamique. Sans parler, si quand même, de la sculpturale ligne d’échappement en titane. La qualité des liaisons au sol, je n'y reviens pas. Le freinage, confié à Beringer parachève l’œuvre. 
En parlant de freinage, le support d'étrier arrière, radial, vaut qu'on s'y arrête. A-t-on déjà vu une pièce qui intègre le tendeur de chaîne et le support d'étrier? Ceci est le résultat d'une bévue de Winston. Même les meilleurs se gourent. Une fois le bras complètement terminé, il constate qu'il a oublié le support en question. Impossible de percer ou souder la pièce sans ruiner tout le boulot... Perso, j'aurais au minimum balancé une clé de 1" à travers l'atelier. Pas Winston. Il retourne sur sa planche à dessin et conçoit cette pièce qui contribue à renforcer le côté techno de la bestiole. Comme quoi, il n'y a pas que la tarte Tatin que l'on doit à une bévue.
Ce qui est rare est cher, il faut en convenir et en dehors du cahier des charges somme toute minimal mais bien rempli, on ne doute pas un instant que le chèque final le fut tout autant. Le prix de l'excellence d'un jouet d'exception, issu d'un préparateur du même métal et qui nous permet de rêver un peu.

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