mardi 22 mars 2016

STREET BOB SPECIAL

Harley France a rapidement arrêté de me "suivre" sur Twitter mais m'envoie quand même des invitations. Week-end Dark Custom? L’occasion de voir ce que vaut le Street Bob Special. En dehors du Sportster (du mien en particulier) la gamme Dyna me paraît le plus intéressant de ce que propose la MoCo.
C'est la foule des grands jours. Le HOG local est omniprésent. L'allure générale du Hogueur basique oscille entre Guevariste post Séguéla et  maréchal soviétique un jour de célébration de la révolution d'octobre. Bizarre, bizarre.
Je ne me laisse pas distraire de mon objectif. Vite passez moi les clés! Euh, dis donc Hibernatus, on est au XXIème siècle.! La clé c'est de l'histoire ancienne. Au moins, on ne risque pas de l'égarer. Après une formation accélérée d'environ 45", me voilà parti le cul bien calé au fond de la selle. Et tout de suite, c'est la grosse merdouille. Pour envisager d'atteindre le sélecteur et/ou écraser la pédale de frein, je dois avancer les fesses. Et pour rester dans la position, une seule option, me cramponner au guidon. Extra. Au terme d'une demie heure de roulage, j'aurai déjà le dos en vrac. C'est un essai libre, je me fais donc un mix de route nationale et virolos de garrigue histoire de me faire une bonne idée de l'engin. Ca tracte tout en douceur dès les premiers tours/minutes. Pas un à coup, pas le moindre renâclement. C'est le monde des gens bien élevés, pas un mot plus haut que l'autre. En même temps je sens bien qu'il y a du coffre et du répondant. Quel que soit le régime, quel que soit le rapport, le twin tracte sans faillir. Avec 1700 cc (ou presque) dans les cylindres, le contraire eut été étonnant. En pratique, les 6 rapports sont avalés rapidement et je croise sur le dernier rapport, laissant pratiquement la boîte au repos tant le couple est omniprésent. Besoin d'accélérer? Il suffit d'enrouler un poil de câble et le Bob accélère velument. Mais voilà, en mettant du gaz, je m'attendais à quelque chose de plus spectaculaire. Côté sensations, je trouve mon Nightster bien plus généreux. Attention, je parle bien de sensation. Un chrono me contredirait peut être, mais question ressenti les 1200 cc du Sports' me secouent bien plus. Le grondement "®" du Big Twin est bien là mais en mode "light". Si "Loud Pipes Save Lives" on peut être soucieux de ne pas se fâcher avec sa concierge et/ou la maréchaussée. La moto d'essai est équipée d'un échappement à sonorité réglable via une commande au guidon. Ca va de "Bonjour monsieur l'agent, belle journée n'est ce pas!" à "Pardon, monsieur l’agent, que dites vous, j'ai la tête près du moteur!" Avec une position intermédiaire au cas où François Bayrou se déciderait à devenir un vrai bad boy. Or, relation de cause à effet en mode full barouf, à la décélération, c'est la cata. La bécane émet un grondement ponctué de post combustion en tous genres du "meilleur" effet. Le moteur étant par ailleurs stock on comprend tout de suite. Les amateurs de Cassoulet seront ravis, pour les autres, prière de passer par la case banque puis la case stage1.
Pour rester dans les boutons, on peut via le commodo gauche faire défiler sur la console du réservoir une foultitude d'informations. Je cite: totalisateur kilométrique, horloge sur totalisateur, double totalisateur, compte-tours/ indicateur de rapport, jauge de carburant avec indicateur de niveau de carburant et de kilométrage restant, voyant de pression d'huile, affichage des diagnostics du moteur, voyants de clignotants et de rapport de boîte. Manque que le tirage gagnant du loto et les cours de la bourse. Dés fois qu'on s'ennuierait en route. Pour ceux qui s'emmerdent vraiment, il doit bien y avoir moyen d'ajouter un GPS. Je retiens deux choses: uno, grosso moto quoiqu'il arrive, on croise aux environs de 2000/2500 tr/mn; deuxio, pour consulter les infos, vitesse et tout le reste, il faut profiter des belles lignes droites vu qu'il est impossible de lire le compteur et l'afficheur sans baisser la tête. C'est bien connu, la moto suit le regard de son pilote. Pardons, biker, ne nous trompons pas d'erreur. Donc attention à ne pas se retrouver aux commandes d'un sous marin! 
Je garde donc les yeux rivés sur la route, voilà que ça virole gentiment dans la campagne. Tenue de route, suspension, c'est plutôt une bonne surprise. Le confort est de bon aloi, salut Capelo, la fourche et les amortos travaillent de concert, procurant une tenue de cap saine, gommant les imperfections de la départementale. C'est bien maîtrisé et donc sécurisant; le freinage quant à lui est dans la norme HD. Pas forcément spectaculaire mais efficace dans le cadre de l'utilisation "normale" de cette bécane. 
Me revoilà sur la nationale. Enfin, départementale mais je ne m'y fais pas. Qui me confirme mon impression moteur. Il incite vraiment à enquiller les rapports pour jouer sur le couple et la souplesse; enragé, passe ton chemin. 
J'aurais bien aimé un petit arrêt photo, histoire d'illustrer ce billet. Perversion de la modernité, j'ai soudain réalisé que le Street était en marche quand je l'ai enfourché. Pas de clé, rien. Et si je coupe le contact, vais-je redémarrer? Angoisse! Voilà où j'en suis rendu avec tous ces systèmes d'avant garde. Pas de photo donc.
Retour au point de départ. Non, d'arrivée. Histoire de mettre le commercial à l'aise j'attaque par: "Eh ben, c'est la cata!" Je le sens un brin circonspect, pour ne pas dire inquiet. Une demie heure accroché au guidon, pas top! Il m'entraîne alors à l'intérieur vers un Street identique. Avec mr Hachedé, un problème = une solution. Il suffit de changer les commandes, un modèle légèrement reculé et surélevé gomme ce désagrément. Vrai, je retrouve là une position humaine. Mais bon, en réalité je n'aime pas les commandes avancées. 
Epilogue. A peine revenu sur la route, je fais donner du gaz au Skipster. La rage est là, ça secoue un chouilla sur le bosses, mais quelle vie! Le Street Bob avec son côté cosy/cossu onctueux est sûrement idéal pour le duo. Pour les sensations, il faut juste compter sur l'avantage d'être deux à bord. Au bout du bout, si je devais rouler à nouveau avec un Big Twin, j'opterai pour un modèle à carbu, histoire de façonner son caractère à ma sauce, comme mon ex Softail Custom de 93. Parfois l'impression de rouler aux commandes d'un Liberator en piqué, mais question sensations c'est un autre monde. Et en moto les sensations, c'est bien cela qui compte.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire