lundi 2 novembre 2015

SKIPSTER #9

42 790 KM


Un embrayage qui brouille l'écoute. Ca commence par une galère pour passer le point mort à l'arrêt et l'embrayage qui "colle". Débrayé à fond, la moto avance malgré l'action simultanée de ma poigne virile et de ma farouche volonté. A vu de nez, ça sent le réglage. 

Une lecture attentive et répétée de l'excelllllllent tutoriel de Samouraï 21 du forum SPORTSTER avec prise de notes, histoire de ne pas cavaler vers l'ordi les mains pleines de cambouis et c'est parti. Enfin, presque.
Sur les six vis qui fixent le derby cover, quatre refusent obstinément de sortir. Ca sent la loi de Murphy à plein nez cette affaire. D'autant plus que les empreintes Torx ne sont pas bien épaisses. Ce n'est qu'après l'intervention de Nico de Chopper Steel qu'elles rendront les armes, et l'âme. Elles se verront avantageusement remplacées par des BTR. 
Réglage dans la foulée. C'est un poil mieux, pas vraiment franc du collier quand même. De toute façon, je ne ma fais pas trop d'illusions. Nico m'a prévenu: "A mon avis, il est sérieusement entamé..." Je suis quand même surpris. Un embrayage naze à un peu plus de 42 000 bornes... Mais il ne fait que confirmer ce que j'ai pu lire ça et là. Les cas de dépôt de bilan vers 20 000 ne sont pas rares. Encourageant. En gros, j'ai du pot.
Au premier roulage, les symptômes réapparaissent et pour faire bonne mesure, sur du gaz bien velu aux alentours de 100 km/h, le 12 prend bien ses tours, mais le Skip' n'avance pas plus. La messe est dite. Noire.
Nico commande un kit Barnett complet en carbone qui va avantageusement remplacer les disques stocks, on va comprendre pourquoi. 
Le démontage révèle un mal endémique (et bien connu) des embrayages d'origine des Sportsters. Ok, les garnitures sont bien fatiguées, donc patinage logique. Le montage comprend aussi deux disques rivetés dont l'utilité échappe à tout le monde. Ce qui est certain, c'est que les rivets finissent par se faire la malle, entravant le bon fonctionnement de la transmission en se répandant dans la cloche. Une bonne (et une mauvaise) photo sont plus parlantes. Il ne restait que trois rivets en place. Le bol, c'est que la cloche n'a pas trinqué dans l'affaire. Vu le prix de l'objet, c'est le gros ouf de soulagement. 
Moralité 1: dès que vous percevez un dysfontionnement à ce niveau, ne pas attendre avant d'intervenir.
Moralité 2: montage d'un kit aftermarket TRES conseillé. Outre l'élimination de ces fameux disques rivetés, la conception du Barnett laisse à la fois présager une fiabilité bien meilleure, idem pour le fonctionnement. Le kit comporte deux disques de plus ce qui ne peut être que bénéfique pour la frictions et la longévité.
Moralité 3: un essai d'une quarantaine de km dans la foulée prouve le bien fondé de ce montage.  C'est nettement plus progressif, et la sensation mécanique est bien meilleure. En comparaison d'un embrayoir stock bien réglé naturellement.
A gauche le fameux spring plate réf. 37977-90 sain, avec tous ses beaux rivets. A droite le même extirpé du Skipster. Au moins on voit bien les deux disques, ce qui est moins évident sur la première vue. On comprend bien pourquoi, comme dirait Bourvil: "Ah ben oui, mais ça va beaucoup moins bien marcher maintenant." Désolé pour la piètre qualité du doc. C'est l'émotion. 

Si par le plus grand des hasards quelqu'un ayant à voir de près avec HD lisait ces lignes, pas un as du marketing, non, un technicien, il serait intéressant qu'il éclaire un brin ma lanterne. Et celle des autres.
-Comment justifier ce montage d'origine à la Chirac? (Abracadabrantesque quoi.) Que l'embrayage fatigue, on peut le comprendre mais le risque d'endommager la cloche ça peut faire déborder la tasse de Moka.
-Embrayage naze à 42 000 km. Beaucoup moins pour certains. Pourrait-on parler de foutage de gueule? Au côté du Sports', loge un VTwin jap' de 1993 et 80 000 bornes dans les pattes. Embrayage d'origine, pas un signe de faiblesse. Je me suis séparé assez récemment de mon Guzzi V11. Presque 80 000 au compteur aussi, pas un souci. 
Je viens de lire, suite à la baisse de vente des Sportsters en 2015 que Harley France veut développer une politique commerciale plus agressive. Il serait peut-être heureux de commencer par un politique qualitative digne de ce nom. C'est sympa de vendre du mythe, de l'histoire, de la liberté, du look, des fringues. Mais j'ai comme le sentiment qu'on penche vers le mythomanie. 
Aux cartésiens qui à ma place changeraient de crèmerie, je réponds par avance que le choix d'une moto n'a jamais été raisonnable de ma part. Le Sportster avec ses défauts, et ses qualités, reste la moto avec laquelle j'ai envie de rouler. Et puis, les défauts, on peut toujours envisager d'y remédier. Que faire d'une bécane qui serait parfaite?

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